Vénus
Très rares sont les astronomes amateurs qui ont eu l’occasion d’observer Mercure au télescope compte-tenu de sa fugacité. Très rares sont ceux également qui n’ont pas eu l’occasion d’observer la très brillante planète Vénus, mieux connue sous le nom d’étoile du berger. Plus éloignée du soleil que Mercure, elle peut représenter une cible intéressante en tout début de nuit ou en fin de nuit pour les astronomes amateurs avertis équipés d’un matériel capable d’explorer d’autres longueurs d’onde que celle de la lumière visible. Planète tellurique inférieure comme Mercure, Vénus n’est jamais observable en milieu de nuit contrairement à toutes les autres planètes supérieures à partir de Mars jusqu’à Pluton.
Son pseudonyme d’étoile de Berger provient justement de sa visibilité facilitée par son éclat comparable à une étoile brillante et limitée aux débuts ou fins de nuits. Grâce à Vénus, les bergers étaient en mesure de savoir lorsqu’il était l’heure de faire rentrer leur bétail le soir ou bien son apparition à l’est le matin, précédant le soleil d’au moins deux heures, marquait le signal du début de la journée de travail. Toutefois, soyons clair, Vénus n’est pas une étoile mais une planète.
Sans le soleil, Vénus n’est rien.
Vénus en bref
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Rayon équatorial : 6051 km
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Période de rotation axiale : 243,02 jours
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Distance moyenne Soleil-Vénus : 108 millions de km
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Période de révolution : 225 jours
Caractéristiques vénusiennes
Vénus est l’astre le plus brillant du ciel, après la Lune.
Son éclat incomparable gêne malheureusement les observations. Lorsque son éclat devient maximal ( magnitude -4,4 ), on peut constater que Vénus peut produire des ombres, tout comme la Lune. Son diamètre angulaire qui varie de 9,5″ à 65,2″ est dépendant de sa phase et de sa distance par rapport à la Terre. Près de la conjonction inférieure, Vénus montre un mince croissant lumineux et un diamètre maximum. Aux époques d’élongations, elle offre l’aspect d’un premier ou dernier quartier. Lorsque celle-ci s’approche de sa conjonction supérieure, son diamètre diminue tandis que la phase augmente.
La surface de Vénus est complètement masquée par une dense couche nuageuse qui entoure la planète. Cette couche réfléchit environ 79 % de la lumière solaire et agit donc comme un miroir, ce qui explique son éclat blanchâtre intense. L’atmosphère vénusienne se compose en très grande partie de gaz carbonique, auquel s’ajoutent des traces de nombreux autres éléments. Cette atmosphère s’étend jusqu’à 250 kilomètres d’altitude mais se trouve concentrée à 95 % dans les 28 kilomètres d’épaisseur de la couche inférieure. Quant à la pression atmosphérique, elle est 90 fois plus forte à la surface de Vénus que sur la Terre. Quant à la température, elle dépasse largement les 400 °C, en raison d’un important effet de serre.
Depuis 1961, l’emploi du radar et l’envoi de sondes ont permis d’en connaître un peu plus sur la surface de cette planète. Les relevés topographiques ont révélé d’immenses plaines légèrement ondulées, entourées de régions montagneuses. De part leur diamètre très proche, Vénus est la sœur tellurique de la Terre. Géologiquement, Vénus serait composée d’une croûte silicatée de 20 km, puis un manteau et enfin un noyau dont les dimensions seraient très sensiblement les mêmes que celles sur Terre.
Son observation
L’observation de la planète Vénus est rendue délicate par son éclat. Toutefois, l’observation des phases est accessible à n’importe quel instrument. Vénus peut suivre ou précéder le soleil de plus de quatre heures, lorsque celle-ci a atteint son élongation maximum de 47°. A ces moments privilégiés, on peut surprendre quelques ombres sur le terminateur. Ces ombres sont très fugitives et représentent des “cibles” très appréciées par les observateurs chevronnés. De nuit, lorsque la partie éclairée de Vénus se limite à un fin croissant, l’astronome amateur averti peut également tenter d’observer la “lumière d’Ashen”. Ce phénomène, encore mal expliqué, ressemblant fortement à la lumière cendrée de la Lune est très difficile à repérer ; La partie obscure semble faiblement éclairée. Un filtre bleu ou un filtre polarisant constituent de bons filtres pour l’observation des détails fugaces de Vénus, en réduisant l’éclat. Un filtre rouge donne également de bons résultats, lors d’une observation de jour. On peut encore optimiser l’observation visuelle avec un filtre violet profond ne laissant passer que 3% de lumière, tout en se focalisant sur le spectre de la lumière visible le plus proche des UV. Au delà de l’observation visuelle, une caméra CCD monochrome couplée à un filtre interférentiel isolant la longueur d’onde de l’UV ou bien en accouplant filtre IRcut + filtre violet, ces associations permettent d’apercevoir photographiquement les nuages de l’atmosphère vénusienne habituellement (presque) inaccessibles à l’oculaire.