La lune

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La lune a été le premier objet de ciel étudié dès mes débuts en astronomie en 1992. Comme tous les astronomes amateurs, il s’agit sans aucun doute de la première cible vers laquelle on dirige son instrument d’optique. La lune est le seul satellite naturel de la Terre. C’est l’objet le plus proche de la Terre et l’un des objets les plus brillants du ciel, ce qui en fait une cible facile et favorite pour les débutants. Observer le satellite naturel de notre planète Terre au télescope est surtout l’un des spectacles les plus fabuleux pour un amateur. Le rôle de la lune est essentiel dans l’existence de la vie et l’équilibre du climat sur la planète bleue. Grâce à elle, la Terre présente une obliquité constante d’environ 24° dont Eratosthène fut le premier à en démontrer l’existence. Grâce à elle, la durée des journées sur Terre est stabilisée à 24 heures. La lune est le “soleil de minuit” lorsqu’elle est pleine. Son diamètre apparent est très sensiblement le même que celui de notre étoile, le soleil, soit 30 min d’arc (un demi degré d’arc), coincidence permettant la manifestation d’éclipses totales de soleil à certains endroits du globe.

La lune en bref

  • Diamètre : 3476 km
  • Période de rotation axiale : 27,3 jours
  • Périgée : 356 410 km
  • Apogée : 406 697 km

Caractéristiques lunaires

La lune est un astre inerte et désert, sans atmosphère. On peut distinguer à l’œil nu les principaux éléments du relief lunaire.

Les mers (parties sombres) couvrent 15 % de la superficie de ce satellite, le reste étant principalement formé de zones montagneuses, marquées de nombreux cratères. Les formations les plus couramment associées au relief lunaire sont les cratères, dont des dizaines de milliers ont été révélés par les observations effectuées depuis la Terre et par des engins d’exploration placés en orbite autour de la Lune. La quasi-totalité de ces cratères sont dus à des impacts de météorites dont l’origine est très ancienne. On constate que beaucoup des cratères les plus récents sont situés au centre d’un important système de lignes rayonnantes qui s’étendent très loin sur le sol lunaire. Ces lignes ont été tracées par des projections de matériaux consécutives à l’impact qui creusa le cratère.

En outre, certains cratères entourent un haut piton central, qui est également une conséquence de l’impact. Les grandes étendues sombres des plaines ont été produites par les écoulements de lave qui envahissent les régions les plus basses de la surface lunaire, il y a 3,5 milliards d’années. On y voit très peu de cratères, ce qui permet d’en déduire la formation récente.

Observation

L’observation de la Lune est accessible à tous les instruments. La moindre longue-vue vous familiarisera avec l’aspect général de notre satellite. La lune est un objet captivant sur lequel on peut obtenir d’agréables vues, à n’importe quel grossissement.

Pour l’observation spécifique de la lune, une lunette de 125 à 150 mm ou un réflecteur de 200 à 250 mm, constitue un excellent télescope d’observation de la Lune. Il est important que l’instrument soit fixé sur une monture équatoriale stable, équipée préférablement d’un mécanisme d’entraînement car l’observation de détails nécessite surtout de forts grossissements.

Les oculaires jouent également un rôle important dans l’observation lunaire. En fonction de leur type et de leur focale, ils permettent de faire varier l’agrandissement et leur qualité, ce qui joue un grand rôle dans la qualité des images obtenues. Un bon oculaire orthoscopique, de marque Plössl ou Kellner de 20 à 25 mm convient parfaitement. L’observation à faible grossissement (de 60 X en général) permet d’apprécier le disque lunaire globalement, tandis qu’un grossissement moyen (environ 150 X) permet d’étudier des régions plus particulières.

L’observation à plus fort grossissement exige de bonnes conditions, avec une turbulence faible. Le grossissement de 300 X, utilisable dans de bonnes conditions à partir de 150 mm d’ouverture, permet le mieux d’observer les détails importants. A un tel grossissement, un oculaire Plössl n’offre plus une qualité optique suffisante. Les excellents oculaires LV de Perl-Vixen utilisés de 1999 à 2010 en 10mm (200 X) et 5 mm (400 X) avec mon CELESTRON 8, améliorent l’image de façon remarquable. Lorsque les turbulences sont vraiment très faibles voire exceptionnellement nulles, une lentille achromatique de haute qualité de barlow permet l’emploi de grossissements extrêmes (plus de 600 X) à partir d’une ouverture d’au moins 250 mm.

Pendant une décennie, j’ai longuement étudié la lune avec mon télescope CELESTRON 8 et ma lunette SKYWATCHER 80ED/600 en visuel et avec une caméra CCD. Pour la seule beauté du spectacle à l’oculaire des cratères défilant à grossissement faible à fort ou pour évaluer les capacités de résolution d’une optique, la lune reste une cible appropriée. Ceci demeure une réalité dans l’utilisation visuelle d’un télescope Newton de 203/1200 depuis 2019 avec un oculaire de 4mm (300 X).