Saturne

Saturne est la planète de toutes les fascinations. Observable de très longues heures, voire toute la nuit lors de ses apparitions les plus favorables, Saturne est une planète qui surprend toujours lorsqu’on la voit la première fois dans un instrument. Ses anneaux constituent sa particularité majeure. Elle est après Jupiter, la plus grosse planète du système solaire. Observer Saturne au télescope fut l’une de mes occupations favorites pendant ma première décennie active. J’ai pu notamment assister au basculement progressif de l’angle s’ouvrant et se refermant des anneaux découlant de la position héliocentrique de la Terre par rapport à Saturne. Les anneaux semblent disparaître au moment du passage de la Terre dans le plan de ceux-ci (anneaux vus par la tranche). Depuis la reprise de mes activités en 2020, Saturne est nouvellement une cible récurrente de ses observations.

Saturne en bref

  • Diamètre : 120 000 km
  • Période de rotation axiale : 10h 13min 59sec
  • Distance moyenne Soleil-Jupiter : 1427 millions de km
  • Période de révolution : 29,46 ans

Caractéristiques saturniennes

Saturne est entouré d’une couche d’hydrogène comparable à celle de Jupiter, mais sans doute plus épaisse. Au-dessous se situe une région d’hydrogène métallique liquide, qui entoure elle-même un noyau rocheux que l’on présume beaucoup plus gros que celui de Jupiter. Comme sur Jupiter, la couche extérieure visible de l’atmosphère saturnienne est traversée de bandes sombres et de bandes claires, mais leur conformation et leurs couleurs n’ont rien de comparable avec celles de Jupiter. La pesanteur joue, ici, un grand rôle. Sur Saturne, l’attraction gravitationnelle est beaucoup plus faible que sur Jupiter, de sorte que les couches atmosphériques sont moins compressées et atteignent une épaisseur d’environ 300 kilomètres. Quant à sa constitution atmosphérique, elle est elle-même différente. Sa densité est de l’ordre de 0,7g/cm3 : Elle est inférieure à l’eau !

Les anneaux

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Copyright – Livre CONSTELLATIONS ET PLANETES (GRUND)

Les anneaux de Saturne sont très complexes. Depuis la terre, on peut distinguer les parties principales du spectaculaire système d’anneaux qui entourent Saturne. L’anneau A, l’anneau B qui est le plus brillant et l’anneau C qui est très sombre. Lorsque les anneaux se présentent dans des conditions d’observation particulièrement favorables, on peut apercevoir aussi la division de Cassini, une zone sombre qui sépare les anneaux A et B. L’anneau A est lui-même sillonné par la division de Encke, découverte en 1838 par Johann Encke. Les observations effectuées par les sondes spatiales ont permis de découvrir que les anneaux étaient constitués par des centaines de très minces annelets, juxtaposés en formation concentrique. Elles ont également révélé l’existence d’anneaux extérieurs inconnus, identifiés par les lettres F, G et E.

Cinq satellites pour l’amateur

Saturne a 21 satellites. Selon certaines sources internet, leur nombre est porté à 62 connus au 1er septembre 2010 dont 53 ont été nommés. De la terre, un amateur chevronné équipé d’un instrument de 200 mm d’ouverture peut en percevoir cinq d’entre eux. Titan est visible dans les plus modestes instruments, tandis qu’un diamètre de 100 mm d’ouverture est un minimum pour percevoir les deux suivants (Rhéa et Téthys, seulement dans des situations très favorables). Quant aux deux derniers, Japet et Dioné, leur repérable est le plus délicat. 18 sont officiellement référencés.

Observation

Saturne est un objet fascinant.

Saturne, contrairement à Jupiter, est peu sensible aux couleurs. La couleur Jaune est celle qui a le plus d’effet sur Saturne car elle permet de “pénétrer” l’atmosphère et d’augmenter le contraste général. Repérable sous la forme d’un point lumineux nettement plus faible que Jupiter, Saturne prend la forme d’un disque entouré d’un anneau minuscule dans une petite lunette de 50 mm grossissant 50 x. La division de Cassini devient correctement observable à partir de 75 mm d’ouverture.

Quant aux détails du globe de Saturne, ils sont beaucoup moins apparents que ceux de Jupiter, ce qui les réserve à des amateurs assez chevronnés et bien outillés. On peut y voir des bandes claires et foncées avec quelques taches. Il faut beaucoup de patience et de persévérance pour noter des particularités variables intéressantes. Des taches sombres sont rarement visibles sur le disque mais lorsqu’il en paraît une, il est vivement recommandé d’en suivre l’évolution et d’en signaler l’existence aux organismes intéressés comme la Société Astronomique de France (SAF).