La cartographie

Description de l’activité

La cartographie est une véritable science à part entière.

Il ne s’agit pas d’un métier léger que l’on peut réduire à la simple expression d’employés qui tirent des lignes. La cartographie est pleine d’enjeux pour toute entreprise qui détient un personnel qualifié et spécialisé dans cette discipline. Celle-ci s’efforce par divers moyens de mesures et par l’utilisation de données existantes ou à construire, de réaliser comme d’étudier toutes formes de cartes géographiques, géologiques, topographiques ou du positionnement d’ouvrages de natures diverses. Très dépendante de la géodésie, science dont l’objectif est de décrire, mesurer et rendre compte de la forme et des dimensions de la Terre ; bien souvent la cartographie aura pour point de départ d’expression des données, les innombrables systèmes géodésiques en vigueur dans le monde en fonction du pays concerné (voire même ceux des latitudes spécifiques aux régions structurant un pays) afin de pouvoir s’approcher de la meilleure précision de leur représentation.

Méthode globale de construction d’une carte

La création d’une carte débute toujours par la définition du projet cartographique en deux parties :

  1. Le fond de carte (Bien souvent de sources tierces comme la BD-TOPO de l’IGN, Google Earth, OpenStreetMap,…)
  2. Les données statistiques à représenter dans l’espace géographique défini

Finalisation de construction d’une carte

La carte nécessitera presque toujours ensuite pour être pleinement exploitable un travail :

  • De sélection des informations que l’on souhaite mettre en avant
  • De symbologie graphique (icônes et styles en fonction des diverses déclinaisons d’un attribut)
  • D’assemblage (aplanissement des deux parties dans un produit unique)
  • De renseignement (légende, échelle, flèche du Nord,…)

Le fond de carte : Une histoire de systèmes géodésiques

En France, le fond de carte utilisé sera possiblement référencé :

  • Dans le système géodésique mondial WGS 84 couramment utilisé par nos GPS et les planisphères grand public (Google Earth, Google Maps, OpenStreetMap, Bing…)
  • Dans les systèmes géodésiques nationaux métriques Lambert pour les activités professionnelles imposant une précision extrême (DR/DICT, réseaux, ouvrages,…)

Métiers

Pour une même activité, on peut rencontrer divers intitulés de poste selon la taille de l’entreprise et de son usage :

  • Cartographe
  • Cartographe Topographe
  • Cartographe Géographe
  • Dessinateur Cartographe
  • Géomaticien
  • Dessinateur Cartographe Géomaticien
  • Technicien SIG
  • Cartographe SIG

En évolution de carrière, un expert en cartographie finit toujours tôt ou tard par s’apparenter véritablement à un Chef de projet qui ne dit pas son nom, doté d’une grande marge d’autonomie comme d’une large influence décisionnelle sur beaucoup d’acteurs transversaux.

Enjeux

Depuis 2012, surtout, les entreprises s’aventurent massivement dans une approche de transformation digitale. Celles-ci bénéficient aujourd’hui d’un volume de données non structurées exponentiel mais encore faut-il qu’elles soient capables de les exploiter. C’est dans ce domaine justement qu’intervient notamment l’expert en cartographie quand il s’agit que l’entreprise puisse faire face à de nouveaux enjeux, notamment bien souvent le respect croissant de volets réglementaires en vigueur ou en passe de le devenir dans son domaine d’activités quand la veille technologique de celle-ci en a préalablement identifié l’existence.

Depuis 2017, on observe notamment dans le secteur des réseaux de distribution quelque-soit la nature du fluide, une tendance à une systématisation contractuelle du recours au développement d’un SIG et de la nécessité de rendre disponible son contenu exhaustif via bien souvent un flux WMS/WFS auprès des collectivités concernées par la présence de ces réseaux au sein de leur périmètre géographique. D’où l’obligation à ces groupes de soumettre leurs prestataires à l’égale pression croissante de fournir des livrables parfaitement formatés à ces nouveaux standards pour des travaux récents de rénovation ou d’expansion de ces réseaux, pour une intégration optimisée (en qualité comme en temps de traitement) de ceux-ci dans leur SIG.

Là où se situent le plus souvent les points de crispation en interne de chaque entreprise, c’est sur la méthode de s’y prendre pour que toute la data collectée (existante, récente et dans un avenir prédictif) par l’entreprise puisse être exploitée. Ceci sous-entend que pour que le SIG censé servir de point de convergence soit avantageux, il convient que ses éléments doivent inéluctablement être rendus accessibles à tous les métiers d’une organisation, ce qui n’est pas toujours le cas, tout du moins rarement au cours des premiers stades de son déploiement car celui-ci peut se retrouver contrarié par divers obstacles (manque de vision/d’ambition globale de l’entreprise par rapport aux retombées positives potentielles de l’outil sur l’ensemble des collaborateurs ; manque d’aspiration sur les réels moyens humains et en formation du personnel à mettre en place par l’entreprise pour qu’il réussisse ; un prestataire qui ne fournit pas des livrables dans la qualité escomptée (soit parce qu’il rechigne de lire/respecter le cahier des charges ou par simple incompétence…)).

Le déploiement d’un SIG impose à toute entreprise de se poser les bonnes questions en matière de standardisation de ses données et des bonnes pratiques pour y arriver. La cartographie recense les données, leur origine et leur usage, mais elle va plus loin en mettant plusieurs fonctions en place. Il peut s’agir d’un glossaire métier, d’un modèle de données, d’un design de traitements et flux, d’un moteur de recherche ou encore d’une analyse visuelle. Ainsi, les collaborateurs sont en mesure d’identifier, de tracer, de gouverner leurs données et d’agir le plus rapidement possible grâce à une connaissance commune.

Objectifs et avantages de la cartographie de données

Dans toute entreprise, les objectifs principaux de la transformation digitale sont au nombre de deux :

  • La topographie de la data : Une des premières étapes d’un projet de gouvernance des données au sein d’une organisation ; l’idée étant de cataloguer un ensemble de données, son emplacement, leurs relations entre elles.
  • La coordination des documents disponibles : Pour l’ensemble des collaborateurs d’une organisation, il faut travailler à la simplification de la manipulation de celles-ci. Cette base de données permet alors le partage d’un élément et par conséquent, le progrès perpétuel de ces masses de données.

De ces deux objectifs en dépendent des avantages cruciaux de la représentation cartographique :

  • Une information commune en interne grâce à une vue exhaustive des données, collaborative, régulièrement alimentée, toujours à jour en temps réel, une accessibilité accrue conduisant à la structuration d’une data claire et intelligible par tous les services d’une entreprise,
  • Un atout pour la mise en conformité avec le RGPD par sa vision globale,
  • Le recensement des sources de données personnelles et des flux associés à celles-ci,
  • L’identification des acteurs engagés dans le traitement de la data,
  • La classification de la nature des données afin de pouvoir confiner les informations sensibles ou confidentielles,
  • L’évaluation claire des risques de compromission de la vie privée de l’entreprise,
  • L’élaboration d’un contexte ajusté et des procédures de sécurité appropriées.

En somme, le SIG : un appui essentiel dans l’assurance d’accessibilité à l’information comme de la protection des données et plus particulièrement les plus sensibles, des affaires détenues en portefeuille. D’un SIG pleinement intégré au processus de recherche en intelligence spatiale dépend l’émergence in fine d’un nouveau potentiel : Faciliter grandement à terme la rapide et bonne prise de décision d’une entreprise sur du savoir perceptible à la conclusion virant à l’évidence.