Le Pays de Bray – Secteur entre Oise (60), Seine-Maritime (76) et Eure (27)

Présentation et situation géographique

Le « Pays » de Bray est un territoire touristique et culturel s’étendant sur plus de 800 kilomètres-carrés à cheval entre les départements de l’Oise (60), la Seine-Maritime (76) et l’Eure (27), que j’ai longuement sillonné de 2009 à 2015 pendant six années. Etymologiquement, le mot « Bray » est un terme de l’ancien français qui signifie « terrain humide », « lieu boueux » et « vallée ».

Ce vaste territoire durant cette période aura très largement influencé mon travail de photographe sur les paysages et l’architecture. Il fut le secteur géographique indissociable de toute ma production post-2008 pour lequel je m’étais « spécialisé » désormais peu à peu… Comme tout artiste, on se cherche au début et puis un jour, on a la révélation pour un lieu pour s’accomplir. En l’été 2010, j’avais décidé de consacrer sur mon site internet historique (2003 – 2023) une page spéciale synthétique sur ce secteur qui n’est pas un dossier photographique à proprement parlé mais qui se devait d’être obligatoirement abordé car le « Pays » de Bray est un secteur de la Normandie très réputé pour son patrimoine mais paradoxalement trop peu connu comme l’est la superbe basilique byzantine d’Albert que je m’étais efforcé de détailler en images en 2005.

Il n’existe pas sur internet curieusement de carte synthétisant réellement toute l’étendue du « Pays » de Bray. Trop souvent, on limite la dénomination de « Pays » de Bray à la Seine-Maritime (76), c’est-à-dire le « Pays » de Bray typique. Or, pour l’avoir trop souvent observé, il existe bel et bien, non pas un « Pays » de Bray mais trois « Pays » de Bray en prenant en compte ses 2 antennes (Nord et Sud) dans le département de l’Oise. Je m’étais donc efforcé de construire avec GOOGLE EARTH la carte exhaustive concernant cette fabuleuse étendue de paysages où règnent la culture du lait et de la pomme.

Dans d’autres sources, le « Pays » de Bray typique est nommé Bray Normand et les deux autres « Pays » de Bray (Nord-Oise et Sud-Oise), Bray Picard.

Dans le Bray Picard, il existe des différences visibles entre le Sud et le Nord. On peut grossièrement constater que le « Pays » de Bray Nord-Oise est le plus « Beauvaisien » des trois « Pays » de Bray compte-tenu de ses traits appartenant majoritairement au « Pays » du Beauvaisis tout proche ; Tandis que le « Pays » de Bray Sud-Oise semble faire corps harmonieusement avec le Bray Normand (« Pays » de Bray typique).

Agriculture et photographie : Une démarche personnelle très profonde…

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Le « Pays » de Bray est un territoire dans lequel vit (survit ?) une agriculture forte. J’ai conscience que c’est un métier qui se meurt et c’est un métier que j’admire profondément car c’est l’une des mamelles de la France depuis toujours, quoiqu’en puisse en penser de sombres technocrates qui s’agenouillent régulièrement autour d’une table pour parler chiffres, libres échanges, législations, régulation et calibration…

A chaque fois que je me rends encore parfois aujourd’hui en Pays de Bray, jamais rien ne me laisse insensible dans le regard et l’attitude de ces hommes (et de ces femmes) dignes qui travaillent parfois durs, bien que les récoltes « mécanisées » ont beaucoup simplifié le travail, pour assurer leur devenir mais par delà même, assurer la présence de matières-premières nobles dans nos assiettes d’origine française (mais pour encore combien de temps ???).

A chaque instant, en introduisant directement ou indirectement leur présence dans mes photographies, c’est pour moi un jour de gagné !

Patrimoine architectural et culturel

Le « Pays » de Bray s’illustre par des constructions traditionnelles.

L’habitat rural se caractérise par l’utilisation de torchis et depuis le 19ème siècle par l’usage de la brique ainsi que la tuile.

La brique, mais aussi la pierre, la tuile et l’ardoise étaient employées couramment depuis la fin du Moyen Âge pour l’édification des fermes seigneuriales, des gentilhommières, des châteaux et des églises. Pour avoir photographié le « Pays » de Thelle en 2008, je noterai des similitudes architecturales et sur les techniques de construction sur ces points. En revanche, je note tout de même la très nette prolifération de la brique dans les éléments de construction des églises dans le Bray Normand, ce qui n’est pas sans éveiller mon appétit énorme de photographie architecturale. Et cela d’autant plus que le « Pays » de Bray semble moins frileux à nous dévoiler l’intérieur parfois fabuleux de ses monuments religieux dont les plafonds en poutres en bois apparentes tranchent avec les intérieurs que l’on peut rencontrer couramment dans le « Pays » de Thelle.

Le « Pays » de Bray, c’est aussi des châteaux tel que le château de Merval à Brémontier-Merval.

Outre l’architecture, il convient de ne pas oublier le patrimoine culturel qui marque le « Pays » de Bray. Le Bray Picard, a une longue tradition de poterie, céramique, brique et tuile. Les communes de SavigniesLa Chapelle-aux-PotsSaint-Germain-la-Poterie et Saint-Paul sont au cœur de cette industrie, qui, à la fin du Moyen Âge déjà, exportait ses poteries utilitaires jusqu’en Angleterre et au-delà du Rhin. Au 21e siècle, demeure la poterie d’art, notamment à Savignies et Saint-Paul. Le Musée départemental de l’Oise, à Beauvais, possède une remarquable collection de poteries du Bray picard.

Quant à la littérature du « Pays » de Bray, elle est symbolisée par l’écrivain Philéas Lebesgue (1869-1958), né et mort à La Neuville-Vault (Oise).

Route des paysages

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Le « Pays » de Bray est sans nul doute la meilleure route pour des paysages pittoresques comme je les aime. C’est sans aucun doute ses paysages qui explique que mon destin photographique s’en soit arrêté à ce territoire un bon jour d’été 2009 lorsque je me suis égaré en plein « Pays » de Bray Sud-Oise.

Le paysage à la tendance humide et boueuse, fortement vallonné par endroits, est avant tout une zone permanente de bocages.

Le « Pays » de Bray Normand est composé de 120 communes, réparties sur 7 cantons sans oublier le Bray Picard qui comprend plusieurs cantons. Au milieu de ces multitudes possibilités d’évasion, il faudra retenir 9 sites équipés d’une table d’orientation :

  • Mesnières-en-Bray,
  • Osmoy-St-Valéry,
  • Bellencombre,
  • Saint-Saëns,
  • Beauvoir-en-Lyons,
  • La Ferté-St-Samson,
  • Ernemont-la-Villette,
  • St-Pierre-es-Champs,
  • Lalandelle.

A chacun de mes reportages photographiques, je parcourais durant une seule demi-journée, 100 km en moyenne sur le territoire pour chasser les images de valeur (en excluant le kilométrage utile pour atteindre la zone depuis mon domicile, sur l’aller comme sur le retour). Autant dire que la zone est vraiment un super terrain de jeu pour qui sait l’apprécier ! Et que dire des 1250 km de chemins de randonnée, découpés en boucles et circuits de longueur et difficultés différentes !

Forêts, parcs et jardins

J’ai pu le constater en parcourant la zone à la conquête de ses paysages, le « Pays » de Bray s’illustre par de superbes forêts, parcs et jardins.

Forêts :

  • La forêt d’Eawy
  • La forêt d’Eu
  • La forêt de Lyons
  • Le bois de l’Epinay
  • Les bois du Haut Bray

Parcs et jardins :

  • Le jardin Agapanthe – Grigneuseville
  • Le jardin du Mesnil – Montérolier
  • Le jardin du Roi de Rome – Ventes-Saint-Rémy
  • Les jardins de Bellevue – Beaumont-le-Hareng
  • Les jardins de Bois-Guilbert
  • Les jardins des artistes – Bosc Hyons
  • Labyrinthe végétal et Parc de sculptures ARTMAZIA – Massy
  • Parc Paysager – La Hallotière

Produits gastronomiques typiques

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Le « Pays » de Bray, c’est avant tout deux matières premières : le lait et la pomme qui conduisent à des merveilles !

Terre de goût et d’excellence, avec le lait de la vache sont fabriqués la crème, le beurre et le fromage neufchâtel AOC, réputé le plus ancien fromage de France (sans doute avant l’an 1000). Fromage, souvent en forme de cœur, dont je suis très friand et que je consomme très régulièrement.

C’est aussi le territoire où fait l’apparition d’un produit en 1852 qui se déguste brut ou mélangé à d’autres ingrédients : Le Petit Suisse de Charles Gervais.

Avec la pomme ramassée sur les pommiers des collines que l’on presse sont produits le cidre fermier, le pommeau de Normandie et des calvados AOC.