Matériel utilisé actuellement par l’auteur

En près de 30 ans d’imagerie multidisciplinaire et d’observation visuelle, j’aurai utilisé beaucoup d’outils différents au gré des progrès technologiques et de ce qui est proposé aux amateurs dans le commerce. Ayant débuté par l’argentique pour ensuite connaître progressivement l’essor du numérique jusque sur nos téléphones portables du quotidien, j’y résume ici rapidement mon actualité dans la pratique de l’imagerie et de l’observation du monde à décrypter.

La photographie d’art, touristique et humaniste

Depuis 2005, à l’achat de mon premier reflex numérique (le Nikon D70), la photographie d’art, touristique et humaniste représente la majeure partie de mon travail d’artiste-photographe amateur. Passion pour l’image que je développerai au gré des dix années suivantes par l’investissement dans un parc conséquent d’objectifs (six au total) et des changements de boitier par l’acquisition du Nikon D90 (2009), puis du Nikon D7000 (2011). A partir de 2015, j’ai peu à peu délaissé cette artillerie lourde pour l’excellent Fujifilm X100T (surnommé « le Leica du pauvre ») ; un boitier léger, silencieux, maniable avec lequel j’entretiens depuis presque dix ans une relation très particulière du domaine de l’affectif dans la construction de toutes mes images.

La photographie de portrait dans la sphère privée

Parmi les trois boitiers reflex que j’ai eu, le Nikon D90 est le seul que j’ai conservé et que j’utilise dorénavant pour mes images dans ma sphère privée avec un seul objectif NIKKOR (le DX 18-70mm datant de 2005, livré d’origine avec mon premier reflex D70). Le D90 fut le boitier qui m’a permis de produire la majeure partie de mes reportages dans le Pays de Bray (2009 à 2015) et qui a couvert mon mariage en 2021. Il est aujourd’hui celui qui couvre avec brio les instants familiaux les plus importants de ma vie et notamment les plus précieux du début de l’existence de ma fille. Combiné à l’excellent flash professionnel Nikon SB-900, il permet une parfaite gestion des scènes de la vie courante et des visages de mes sujets en intérieur par l’illumination indirecte sur un mur opposé ou par le plafond. Malgré son âge, sa résolution de 12 millions de pixels est parfaitement adaptée.

Grâce au logiciel DXO PhotoLabs, le D90 a même connu un vrai rajeunissement pour son utilisation en basse lumière.

Les observations astronomiques

En 1999, quand j’ai débuté sérieusement l’astronomie, il n’existait que l’artillerie lourde (télescope et monture allemande motorisée) pour la pratiquer d’une façon studieuse. Mon premier télescope fut donc un Célestron 8 comme la plupart des amateurs que je fréquentais à cette époque. La CCD était alors hors de prix, seule l’observation visuelle avec une feuille de papier et un crayon, éventuellement au mieux la photographie argentique, étaient praticables. Au début des années 2000, quand la fameuse webcam Philips Vesta Pro est détournée à des usages astronomiques, c’est une révolution car les images obtenues s’approchent au pire pour la première fois, pour ne pas dire qu’elles surpassent littéralement dans le meilleur des cas ce que l’observation visuelle planétaire permettait d’entrevoir jusque-là avec des yeux expérimentés.

En 2010, je me suis peu à peu détourné totalement de mon matériel astronomique pour la photographie artistique.

En novembre 2019, au décès de mon mentor Gérard Thérin, ce fut le déclic de m’y remettre. 

J’ai acheté dans la foulée un télescope Dobson de 203 mm f/6 en me jurant de ne plus retoucher à l’imagerie et me contenter du visuel. A peine quelques temps plus tard, j’ai intégré l’Uranoscope de l’Ile-de-France pour me rapprocher nouvellement de passionnés pour raviver la flamme pour ce vieil amour.

Jouant de nombreuses malchances plutôt heureuses, mon engouement est tout d’abord stoppé net par la survenue du Covid-19 au printemps 2020. Dans la foulée, je rencontre dans la même période celle qui deviendra finalement mon épouse en septembre 2021. Et en janvier 2023, je deviens papa d’une petite fille. Autant de freins successifs à une passion exigeante en temps comme en logistique, d’autant que enfant rimant avec l’impossibilité désormais de concilier vie de famille, la transportabilité même du matériel et l’organisation de programmes d’observations. Il fallait choisir : Etre un papa très présent auprès de ma fille fut ma priorité.

Au cours de l’année 2023, la marque ZWO commence à commercialiser le premier télescope intelligent ultra-transportable enfin « abordable ». Au cours des douze mois qui suivront, le petit télescope de 50mm d’ouverture s’imposera progressivement dans la communauté astronomique comme un best-seller du genre, tout d’abord pour son prix inférieur à 1000 euros quand le prix moyen de ses concurrents demeure dissuasif. Dès sa réception fin juin 2024, il fut agréable dès le mois de juillet suivant de pouvoir compter sur un télescope aussi petit pour reprendre mes activités astronomiques en solaire comme en stellaire. Il trouve dès lors sa place naturellement dans le coffre au milieu des valises et de la poussette dans chacun de mes déplacements. Il résout immédiatement ma problématique fondamentale consistant à pouvoir jongler entre ma nouvelle vie de famille et l’astronomie par la rentabilisation de mes opportunités d’observation.

Impression de ne rien transporter, pas plus lourd (2,5 kg) et à peine plus volumineux qu’un reflex avec son objectif, entièrement automatique (visée de l’objet et mise au point), le Seestar S50 est un télescope intelligent incroyable. On le vend pour un jouet pour débutants mais il est bien plus que cela car astrométrie et photométrie d’ouverture sont à sa portée. J’ai fait partie quand les premiers télescopes intelligents sont apparus parmi ceux qui les regardaient un peu d’un regard goguenard. Tout en ayant malgré tout parfaitement compris assez tôt dans leur apparition, leur intérêt fondamental à terme pour l’amateur averti en astronomie. Il faut juste savoir pourquoi on en achète un et savoir se contenter de négocier avec des éléments figés (optique et capteur).

N’ayant pas acheté le Seestar pour produire forcément de belles images d’objets du ciel profond photographiés 100 000 fois par d’autres amateurs avant moi mais surtout réaliser des images à analyser d’objets qui vivent 🙂 , la rotation de champ inhérente à une monture alt-az n’est pas problématique pour moi. A défaut de perdre notamment la possibilité d’observer visuellement ou/et photographiquement les planètes et la lune à très fort grossissement comme avec le Célestron 8 ou le Dobson 203 f/6, le Seestar m’a ouvert la possibilité de pratiquer une astronomie expéditive bien plus intéressante, plus diversifiée et dans une démarche davantage scientifique. Faire le tour en une heure ou deux du maximum de cibles à mesurer et n’avoir ensuite qu’à sortir les résultats dans le calme le lendemain ou un peu plus tard la tête reposée, sans avoir à me préoccuper du tout du matériel, c’est ma nouvelle philosophie pour entretenir ma flamme pour l’astronomie car plutôt souvent, avoir du bon matériel itinérant qualitatif qui demande déjà une bonne heure de préparatifs pour le monter/régler pour finalement n’avoir besoin qu’une heure ou deux pour défiler son petit programme, c’est un peu cher payé au long terme sur la motivation, surtout quand on n’a pas son petit jardin privatif. Avec le matériel traditionnel, c’est bien le problème qui n’en est pas un ; en général, il faut tout d’abord le transporter de nuit en voiture sur le terrain, c’est pour y passer souvent la nuit pour rentabiliser l’énergie de son installation, à moins que ce soit un événement astronomique particulièrement exceptionnel, motivant qui nous y pousse sans broncher. Il faut donc que la nuit soit parfaitement dégagée dès le début et pour un bon paquet d’heures.

Avec le Seestar S50, ce sont beaucoup de ces questions, hésitations et problématiques qui ne se posent plus. Pas de mise en station ni d’équilibrage de la monture par rapport à l’instrument à effectuer avant de travailler. Pas besoin de table pliante comme de chaise de camping pour se poser et plus nécessaire de transporter en sus un ordinateur portable énergivore dont il faudra se préoccuper de l’alimentation : le Seestar est doté de sa propre batterie rechargeable permettant de travailler assurément 4h en pratique et un simple smartphone suffit comme télécommande pour le piloter intégralement. Il produit nativement des vidéos AVI RAW sans perte ou des FITS « propres » déjà nettoyés du bruit d’obscurité (qui se chargent dans une mémoire interne de 64 Go) directement exploitables dans la plupart des logiciels d’astrométrie et de photométrie pour réaliser des analyses sans attendre. Un gain de temps d’observation considérable !

Les fichiers Jpeg, AVI et FITS étant accessibles depuis un PC ou d’un Mac directement en Wifi au moment de leur récupération (plus besoin de câble !).

Se faire plaisir à dénicher un astéroïde/une comète ou mesurer périodiquement la magnitude d’étoiles variables n’aura jamais paru aussi simple !

S’il s’agit enfin simplement de saisir une nébuleuse ou une galaxie par pur esthétisme, ZWO a réussi le même tour de force de FUJIFILM avec son Seestar : Produire des JPEG natifs parfaitement propres directement utilisables ou même encore légèrement améliorables sans risque d’artefacts, au point qu’il ne soit plus spécialement nécessaire de perdre son temps à utiliser les FITS unitaires sur des logiciels de prétraitements d’astronomie comme Iris, Siril ou autre, dans l’espoir vite évanoui d’y voir peut-être une différence cosmétique réellement encourageante quand il s’agit d’objets fixes…