L’ouvertureGérer la profondeur de champ

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Sur la plupart des boîtiers photographiques argentiques des années 80, les valeurs d’ouverture sont accessibles via la bague tournante appartenant à l’objectif monté. Sur les boîtiers reflex numériques modernes, l’objectif est désormais très souvent dépourvu d’une bague de diaphragme. Il suffit de se référer à la documentation livrée avec l’appareil pour localiser la commande de réglage du diaphragme. Selon l’ergonomie des boitiers reflex courants (CANON, NIKON,…), l’ouverture s’affiche bien souvent sur l’écran LCD supérieur (Rep.2) et peut être modifiée selon l’une des molettes diamétralement opposées au déclencheur.

Cette molette tournante agit sur l’ouverture d’un élément essentiel du boîtier photographique : L’iris.

Ce n’est rien d’autre qu’un volet circulaire, placé devant la fenêtre qu’on ouvre plus ou moins, pour contrôler la quantité de lumière qui va pouvoir atteindre la pellicule. Ce volet est une fine feuille de métal ou de coton, très délicate, qu’il vaut mieux éviter de toucher, aussi fragile que l’obturateur, bien qu’il soit plus difficile à atteindre, car situé à l’intérieur de l’objectif. Cette valeur est importante car elle fait partie, avec la vitesse d’obturation, des deux facteurs qui vont déterminer le succès ou non, du cliché. Elle est d’autant plus importante qu’elle va conditionner la mise en plan et la présentation de l’image.

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Effets de l’ouverture sur le résultat final

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Changement d’ouverture – Documentation MINOLTA XD-5
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On peut réaliser plusieurs clichés réussis d’un même sujet, à différentes ouvertures, dès lors que la vitesse d’obturation est recalculée en fonction pour permettre une exposition correcte. Sur un sujet immobile à l’horizon ou situé sur le plan de netteté, les différences seront peu sensibles mais sur un sujet situé sur un plan différent, le choix de l’ouverture devient un critère déterminant. On constate dans le cadre de l’utilisation d’une ouverture importante (inférieure ou égale à f/8) que seul le sujet est net et que le fond est flou (image A). En revanche, l’utilisation d’une ouverture plus restreinte (supérieure ou égale à f/16) permet d’uniformiser la netteté sur l’ensemble de l’image (image B). C’est tout simplement la manifestation du phénomène que l’on appelle communément la profondeur de champ.

La profondeur de champ

Le phénomène de la profondeur de champ est un phénomène sur lequel le photographe averti s’applique à jouer, en fonction de ses prises de vues. Un appareil étant réglé sur l’infini et le diaphragme à sa plus grande ouverture, la netteté sera au maximum pour un objet situé à l’infini et encore suffisante jusque sur un plan plus rapproché.
Cette limite de la zone de netteté est la distance hyperfocale.

Elle se calcule selon la formule : H = ( F x e ) / f

F étant la focale de l’objectif ; f l’ouverture relative ; e la tolérance de netteté exprimée en fraction de la focale.

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Il suffit de s’amuser à fermer le diaphragme progressivement pour voir proportionnellement la profondeur de champ s’étendre et voir les objets les plus proches devenir nets, les uns après les autres. Un objectif de 50 mm ouvert à f/16 permet la réalisation d’images dont la profondeur de champ est maximale.

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Testeur de profondeur de champ pour optimiser le rendu d’une image

Quelque soit la génération de l’appareil photo reflex, le testeur de profondeur de champ prend presque toujours l’apparence d’un bouton situé à proximité immédiate de l’objectif (flèche). Si le photographe désire atteindre une profondeur de netteté bien précise pour sa photographie, ce bouton poussoir prévu à cet effet permet la visualisation de la profondeur de champ en direct, juste avant de procéder à la prise de vue…

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Priorité à l’ouverture

Tout appareil photographique est souvent équipé d’une molette (Rep.3 de l’illustration en tout début d’exposé) permettant de sélectionner un mode de mesure. Les 3 modes courants sont identifiés par A (Aperture), S (Speed) et M (Manual). La priorité à l’ouverture est sélectionnable par la lettre A (Aperture = ouverture).

Dans le cadre de photographies de paysages, il ne convient pas d’utiliser forcément des vitesses élevées (supérieures à 1/250ème de sec). Ce sont des actions où la profondeur de champ prend de l’importance pour valoriser un sujet. Dans le cadre de ce genre de prise de vue, le photographe ne doit pas avoir à se soucier de la vitesse d’obturation pour pouvoir pleinement se préoccuper de la mise en valeur de son sujet.

Heureusement, cette priorité à l’ouverture est épaulée par un « oeil magique » que l’on appelle le posemètre. Dans le cadre de cette priorité, le posemètre en fonction de l’ouverture que vous avez choisi va régler tout seul la vitesse pour permettre une exposition correcte de votre sujet (voir triangle photographique).

Toutefois, attention, le posemètre ne fait que réagir mécaniquement à la lumière et il n’est pas programmé pour réfléchir. Parfois, il sera intelligent d’accélérer ou de ralentir en manuel, d’un cran, la vitesse, tout en conservant votre ouverture et de reprendre un cliché équivalent, si c’est possible. Dans certaines circonstances comme la neige en hiver ou présence du soleil derrière un sujet, on peut obtenir si le mécanisme évalue mal la vitesse, un cliché sur ou sous-exposé…

A savoir également que lorsque la vitesse évaluée par le posemètre est en dessous des 1/60ème de seconde, il devient nécessaire de monter l’appareil sur un pied, pour éviter un inévitable bougé ; à moins que l’objectif soit équipé d’un stabilisateur autorisant l’utilisation de vitesses quatre fois plus basses qu’à la normale.

Conclusion

La priorité à l’ouverture est couramment employée par le photographe averti car elle est destinée à valoriser un sujet particulier sur un fond par un contrôle sur la profondeur de champ, phénomène justement régit par l’ouverture (Aperture en anglais).