Très rares sont les sources permettant de parler de l’état de l’astronomie amateur en France. Financièrement, je suis bien placé pour estimer la petite « fortune » exigée progressivement par une telle passion au titre d’une seule décennie (1999-2010) et les sacrifices pour sa reprise dix ans plus tard. Toute passion est mobilisatrice de moyens financiers importants mais l’astronomie se distingue particulièrement par le coût unitaire élevé des différents accessoires constituant une intégrale instrumentation fonctionnelle. L’ouvrage « A L’AFFUT DES ETOILES » de Pierre BOURGE et Jean LACROUX édité chez DUNOD est l’un de ceux s’étant appliqué à s’aventurer à établir un profil de cette discipline. Impossible de savoir si en la période de crise financière actuelle, l’astronomie est toujours prospère ou si le collège d’observateurs a maigri. Il me semble avoir pu constater depuis les cinq dernières années (2007-2012) au travers de l’activité de plus de huit listes d’astronomie fréquentées depuis 1999, une régression non négligeable du gros noyau des « observateurs-loisirs » tandis que l’effectif des observateurs adonnés à la recherche apparaît comme un groupe plutôt stable. Heureusement, au cours des sept dernières années pendant mon absence totale du milieu, les télescopes Dobson ont été l’objet de développements très intéressants par la plupart des grandes marques (Célestron, Perl, Meade, Skywatcher, Bresser,…), ce qui a conduit à l’accès aux diamètres courants (200, 250) comme aux grands diamètres (400, 500,…) à une clientèle bénéficiant de moyens bien plus modestes, ce qui semble avoir relancé l’astronomie en France.

L’enthousiasme créateur chez l’amateur

Les amateurs d’Astronomie sont très difficiles à dénombrer : on parle de 70 000 curieux du ciel en France mais ils sont probablement plus nombreux. Depuis 1970, l’amateurisme a réalisé une très grande percée dans le domaine astronomique. En dehors des honnêtes fonctionnaires scientifiques, il y a donc les « mordus », francs-tireurs du ciel qui, lancés d’abord dans une toute direction, ont un jour tout plaqué pour « faire de l’astronomie » et nous pourrions citer des amateurs français qui ont découvert les uns des comètes, les autres des étoiles variables. Deux voies s’offrent à vous. La première consiste à admirer le ciel par curiosité ou par jeu. Les astres présentent des spectacles grandioses qui vous transportent merveilleusement dans l’Infini. Mais cela ne va pas bien loin… La seconde manière vous conduira à faire l’Astronome en exécutant le programme de travail que vous vous serez fixé. Vous pouvez opter entre l’Astronomie-loisirs et l’Astronomie-recherche.

Vous orienterez vous-même votre carrière d’Astronome amateur.

Les « astrophiles »

Les amateurs ou mieux les  » astrophiles  » observent, dessinent, photographient, mais ne pratiquent habituellement ni calculs, ni statistiques. Ils travaillent avec un oculaire, un appareil photo reflex numérique ou une caméra CCD. Ce sont souvent des curieux de tout ce qui concerne l’optique et la photo. Si c’est nécessaire, ils sont également des bricoleurs adroits et ingénieux, en même temps que des techniciens de la pratique instrumentale.

Les domaines parallèles

Les mordus d’astronomie observent le plus souvent sans but précis. Ils n’ont ni programmes ni thèmes de recherches. Le côté esthétique de l’observation à l’oculaire présente un certain aspect négatif mais tellement agréable ! Toutefois restent-ils des domaines privilégiés où des amateurs peuvent faire oeuvre utile ou collaborer avec les professionnels ? Oui, mais le champ en est assez restreint, bien qu’il suffirait à occuper les loisirs nocturnes de toute une vie.

L’observation du soleil et l’évolution des tâches solaires ; la surveillance de certaines régions lunaires où risquent de se produire des phénomènes transitoires ; suivre l’éclat et leurs variations de quelques astéroïdes ; surveiller la trajectoire des comètes,… Autant de domaines où l’amateur spécialisé peut contribuer à l’évolution de la science. A l’oeil nu, il peut étudier statistiquement les étoiles filantes, rechercher leurs radiants et observer les passages des satellites artificiels. Avec un bon chronomètre, il peut contrôler les occultations et détecter parfois de singulières anomalies. S’il est persévérant et s’il connaît son ciel, il aura peut-être la chance de découvrir une nova ou une nouvelle comète. Enfin et surtout, il lui reste l’observation des étoiles variables. Pour ces dernières études, l’amateur a intérêt à s’associer avec d’autres, afin de travailler sur des programmes déterminés et de se partager la surveillance en équipe de certaines zones du ciel. Des centaines de « variabilistes » en France se passionnent pour ces surveillances permanentes. Leurs associations collaborent avec les professionnels.

Reporter du ciel

Les amateurs n’ont pas besoin de posséder des instruments gigantesques pour s’associer à quelques travaux avec les professionnels. Le feu sacré réalise bien des merveilles. En passant d’agréables moments à observer, les fervents d’astronomie deviennent de véritables reporters du ciel.

L’aventure est à l’oculaire de chaque télescope.

Effectifs par domaine

L’éventail statistique en haut de la page représente approximativement la répartition des diverses catégories « d’astronomes » en France. 15000 instruments ont été vendus en France entre 1989 et 1999. L’astronomie professionnelle compte environ 300 personnes. 300 autres personnes représentent l’astronomie d’amateur s’adonnant à la recherche. Ensuite viennent 3000 autres personnes, bien équipées, qui sont capables au besoin d’effectuer des observations précises pouvant avoir un caractère pour la recherche. Le reste de l’éventail (le plus gros) est représentatif de la masse des curieux du ciel observant à l’œil nu, avec des jumelles ou avec un petit instrument, à l’occasion d’une belle soirée ou d’un phénomène astronomique. Ils sont plus de 7000 en France. Ce sont des amis de la Nature, sensibilisés par une lecture, la radio ou la télévision.