Jupiter

J’affectionne tout particulièrement Jupiter…Comme la plupart de mes confrères ! Dès l’acquisition de mon premier télescope en 1999, Jupiter fut ma planète d’études favorite à l’oculaire puis en photographie argentique, pour enfin poursuivre via l’imagerie CCD avec différentes caméras. Jupiter est la planète des amateurs par excellence. Elle offre de nombreuses possibilités d’observations pour l’amateur attentif et persévérant. Elle est la plus grosse du système solaire et est constituée d’un micro-système solaire formé par un célèbre quadruplet de satellites facilement observables découverts par Galilée.

Jupiter en bref

  • Diamètre : 143 000 km (11 fois la Terre)
  • Période de rotation axiale : 9h 50min 33sec
  • Distance moyenne Soleil-Jupiter : 778 millions de km
  • Période de révolution : 11,86 ans

Caractéristiques jupitériennes

Jupiter est une planète gazeuse ressemblant à un « soleil raté ». La composition grossière de la planète est de 86% d’hydrogène et de 13% d’hélium. Jupiter émet justement sa propre énergie contrairement à une planète ordinaire et tous les scientifiques sont d’accord sur la certitude que si Jupiter était 13 fois plus massique, elle aurait pu démarrer sa fusion de deutérium (isotope naturel de l’hydrogène) et être cataloguée comme naine brune. Pour information, la plus petite naine rouge connue présente une masse de seulement 30% supérieure à Jupiter. Les zones claires correspondent à des régions où les gaz issus des profondeurs de la planète remontent jusqu’à la surface, où ils refroidissent ; les bandes sombres sont quant à elles, des régions où les gaz moins chauds redescendent vers l’intérieur.

Nettement visible au télescope, la Grande Tache Rouge est l’une des caractéristiques les plus remarquables de Jupiter. C’est une énorme formation elliptique qui atteint environ 40 000 kilomètres de longueur et 14 000 kilomètres de largeur. Il s’agit d’un phénomène atmosphérique dont on ignore encore les causes. La partie visible de Jupiter n’est que la couche extérieure de son épaisse atmosphère. Elle comprend trois régions principales. La couche extérieure, riche en hydrogène, atteint 20 000 km d’épaisseur. A sa base, la pression est si forte que les atomes d’hydrogène perdent des électrons et constitue un mélange liquide. Cette couche d’environ 40000 km d’épaisseur repose sur un noyau rocheux très dense, constitué de fer et de silicates.

En 1996, la sonde précipitée dans l’atmosphère de Jupiter par GALILEO aurait détecté une certaine quantité d’eau durant sa chute. L’atmosphère supérieure de la géante dans les 370 premiers kilomètres d’épaisseur serait composée de trois niveaux dans le sens de la plongée vers le noyau :

  • 100 km de nuages de glace d’ammoniac
  • 120 km de nuages d’hydrogénosulfure d’ammonium
  • 150 km de nuages d’eau et de glace

Observation

L’observation de Jupiter est accessible à tous les instruments. De bonnes jumelles montrent Jupiter sous l’aspect d’un disque minuscule environné de ses quatre principaux satellites qui apparaissent comme de très petits points lumineux. Une longue-vue bien stable grossissant 20 ou 40 x constitue un excellent instrument pour se familiariser avec la planète. La vision de l’ensemble est tout à fait admirable.

L’étude plus approfondie de Jupiter exige une ouverture minimum de 100 mm. Avec un grossissement de 150 x, on commence à apprécier les différentes structures de l’atmosphère. Des différenciations de couleur deviennent possibles. Avec de l’entraînement, les irrégularités de largeurs, les nodosités et les points plus ou moins accentués, présents dans l’atmosphère, deviennent tout à fait accessibles. Pour une étude permanente et très approfondie du disque, une ouverture de 200 mm est un minimum. Il est possible pour un observateur chevronné de suivre l’évolution des tâches claires, des nodosités des bandes sombres, des panaches équatoriaux et des quelques tâches permanentes visibles, appelées WOS (White Oval Spots).

Structures observables sur Jupiter

Jupiter est sensible à plusieurs longueurs d’onde de la lumière visible.

Jupiter est rarement aveuglante, sauf dans les grands instruments de dimensions exceptionnelles dans le monde de l’amateurisme (ouverture sup. à 530 mm). La sélection de certaines couleurs du spectre permet des observations très sélectives de détails particuliers présents sur la surface de Jupiter. Par exemple, la longueur d’onde de l’orange permet l’étude des Guirlandes et des WOS polaires, tandis que dans le vert et dans le bleu, la Grande Tache Rouge est très apparente.

Copyright – Société Astronomique de France – 200 exemplaires seulement en 1987