Après mes premières réussites d’astrométrie fine sur des astéroïdes « brillants » le 1er mai 2025, facilement accessibles au Seestar S50 par leurs magnitudes comprises entre 11 et 13, est venu le temps au soir du 17 mai 2025 de tester la détection d’une cible nettement plus faible d’une magnitude entre 15 et 16. Après avoir effectué un tri méticuleux des cibles envisageables en fonction de leur positionnement en azimut et altitude sur l’écliptique, l’astéroïde de la ceinture principale Brenda (1609) découvert le 10 juillet 1951 par l’astronome Sud-Africain Ernest Leonard Johnson depuis l’observatoire de Johannesbourg fut désigné pour sa magnitude 15,2 dans les éphémérides pour le nouveau challenge à soumettre au petit télescope automatique. Compte-tenu de la présence très régulièrement d’étoiles de magnitude 16 dans les champs du Seestar, le défi me semblait voué au succès mais rien ne vaut la démonstration empirique.
La présence d’un trait très fin se dessinant peu à peu dans l’image pré-empilée pendant le live-stacking du Seestar sur l’écran de ma tablette à l’endroit désigné par les éphémérides pour le positionnement de l’astéroïde au gré des poses de 30 secondes durant une heure et 40 min d’observation, me laissait déjà présager assez rapidement de l’issue victorieuse de cette nouvelle aventure.
Le blink de validation de la détection de l’astéroïde Brenda obtenu le lendemain sur le progiciel Tycho Tracker :
La fusion, centrée sur l’astéroïde, des 80 poses de 30 secondes de l’observation :

Après une conversation avec Daniel Parrott (concepteur de Tycho Tracker), j’ai abandonné définitivement le catalogue Gaia EDR3 pour le Seestar S50 au profit d’un usage exclusif du catalogue ATLAS pour mon astrométrie comme ma photométrie différentielle. En effet, avec une instrumentation ne dépassant pas la magnitude 17,5 (tout comme avec un échantillonnage supérieur à 2″/px), il s’avère inutile d’utiliser Gaia EDR3 car tests à l’appui sur mes images de l’astéroïde 1609 avec les deux catalogues, la valeur du résidu maximum des observations n’est pas améliorée ; l’astrométrie du catalogue ATLAS étant basée sur l’excellent catalogue Gaia DR2. Pire, avec Gaia EDR3, la photométrie différentielle renvoie des valeurs erronées quand le catalogue ATLAS bien mieux calibré pour des mesures TG fournit des mesures automatiques de magnitude d’une précision chirurgicale. Le mieux étant toujours l’ennemi du bien ; avec le catalogue ATLAS, c’est la meilleure façon de pouvoir concilier astrométrie et photométrie de qualité avec ce petit télescope automatique.
CON Arnaud FIOCRET
OBS Arnaud FIOCRET
MEA Arnaud FIOCRET
TEL 0.05-m f/5 Seestar S50 + CMO
ACK MPCReport file updated 2025.05.19 00:13:45
NET ATLAS2
AC2 arnaud.fiocret@gmail.com
01609 KV2025 05 17.93380313 20 44.785+18 42 58.57 15.3 V
01609 KV2025 05 17.95182213 20 44.119+18 42 53.61 15.4 V
01609 KV2025 05 17.96886213 20 43.507+18 42 49.24 15.2 V
01609 KV2025 05 17.98427313 20 42.962+18 42 45.09 15.2 V
----- end -----
First Selected Obs=[2025 05 17.933803]
Last Selected Obs=[2025 05 17.984273]
Timespan=1.21 hours; max residual = [0.656]
Mean RA residual = -0.055 +/- 0.231
Mean DE residual = 0.288 +/- 0.235
Le résidu maximal sur 4 mesures atteint par cette observation est de 0,656″ soit inférieur à 1″.