Un homme : Steve Jobs (1955-2011) ; Une entreprise : Apple ; Une nouvelle machine : Le Macintosh.
1984 fut l’année de l’apparition d’un film mythique, révolutionnaire, visionnaire de science-fiction : TERMINATOR avec l’acteur Arnold Schwarzenegger. Mais n’oublions pas trop vite que ce fut aussi l’année d’une révolution informatique sans précédent avec l’apparition du tout premier Macintosh, le 128K, l’ordinateur qui rendait enfin l’informatique sympathique, accessible au grand public. Une histoire qui dure alors que je me souviens encore des propos acerbes, moqueurs du professeur d’informatique de mon lycée Technique en 2000 ne jurant que sur le PC et planifiant d’un revers de main la mort d’Apple pour très bientôt. Le même d’ailleurs qui se moquait éperdument de Solidworks la même année (sous prétexte que ses sources chagrines d’alors annonçaient ne jamais l’avoir vu dans l’industrie !), ne jurant que sur AutoCAD, considérant que ce logiciel de CAO d’avant-garde ne ferait pas long feu. Aujourd’hui, le pionnier Apple est toujours là avec un système d’exploitation sans cesse amélioré, des machines toujours plus performantes et rapides avec les nouvelles puces M, des logiciels propriétaires incroyables (notamment pour le montage vidéo) comme iMovie ou Final Cut Pro qui font le bonheur du grand public comme du professionnel. Quant à Solidworks, depuis son apparition un 31 mars 1995, il rassemble aujourd’hui des centaines de milliers de licences autour de sa dernière version 2023. Comme quoi, toute nouveauté aussi géniale soit-elle, se distingue toujours par la nature initiale de ses détracteurs 🙂 😀
Ce qui fera justement le succès immédiat du Macintosh, c’est la libération des utilisateurs en leur offrant des fonctionnalités inédites dont la principale étant l’arrivée d’une interface graphique avec le principe de bureau virtuel et de la souris qui sont encore utilisés de nos jours. Interface sans cesse copiée par son concurrent Microsoft mais jamais réellement égalée du côté du PC. Une nouvelle approche ayant complètement changé l’univers d’établissement des relations entre l’homme et la machine. Pour beaucoup d’historiens, sans le Macintosh, l’informatique serait restée cantonnée à une science de niche. C’est résumer sans trembler, sans fausse note possible, l’impact absolument décisif de cette machine sur l’histoire d’une discipline entière, aux premiers abords élitiste.
Apple imposant ainsi tout son génie au delà même de l’interface ; ce même premier Macintosh qui allait ouvrir quelques années plus tard, l’ère nouvelle de la conception de petits programmes personnels au grand public via un langage de programmation assez simple à utiliser. A compter du 11 août 1987, le logiciel HyperCard, devenu lui-même mythique (œuvre de Bill Atkinson), un des premiers logiciels hypermédia précurseurs du World Wide Web, « le meilleur logiciel jamais écrit » selon Steve Wozniak, sera alors systématiquement livré avec les Macintosh jusqu’en 1991 ; année où il sera nouvellement géré par la division Claris, faisant basculer ce joyau du côté des logiciels payants à acquérir dès lors séparément des machines.
Le Macintosh, une magnifique histoire toute personnelle aussi car ayant eu la chance auprès d’un paternel possédé par son métier, spécialiste en informatique (notamment en programmation COBOL dès les années 70, langage encore usité aujourd’hui pour la gestion de bases de données) de travailler avec un exemplaire de l’une de ces machines pionnières sous système 6. Système qui évoluera ensuite vers Mac OS 7, puis 8, puis 9 pour l’environnement classique avant l’inauguration de l’OS X révolutionnaire un certain 24 mars 2001. Aujourd’hui, après avoir manipulé pas moins de huit Macintosh au gré de sa progression depuis ma petite enfance et parmi ma période PC, tout comme d’autres systèmes d’exploitation plus confidentiels au gré de la satisfaction de ma curiosité informatique ; Apple en est à l’heure actuelle à son système 14 (Sonoma) et offre toujours le même ravissement avec cette tonalité si caractéristique au démarrage qui identifie tout Macintosh au milieu de toutes les autres machines…